L’homme du jour Soheib Bencheikh (L'Humanité)

Publié le par Magali Jauffret

Le mufti de Marseille est très inquiet. Il se prépare à démissionner de toutes ses fonctions dans la cité phocéenne, où son statut de sage le place au-dessus des imams de la ville, mais aussi à Paris, où il ne voit plus comment défendre ses convictions.

Pas question, pour lui, de servir d’alibi à un Conseil français du culte musulman, qui, créé par Nicolas Sarkozy, accorde une reconnaissance démesurée aux mouvements fondamentalistes partisans de cet islam politique, archaïque et obscurantiste qu’il a toujours combattu !

Ce docteur en théologie de quarante et un ans, qui refuse courageusement, depuis des années, une protection rapprochée, alors même qu’il a reçu des menaces de mort du GIA, assume à nouveau ses responsabilités, ce week-end, en expliquant à l’AFP, à propos de la manifestation pour le voile à l’école, que " le voile est une fausse route pour les jeunes filles (...), que l’on peut être musulmane et se promener tête nue du moment que l’on est habillé de façon correcte et pudique (...), que si le voile protégeait la femme dans une société patriarcale, la protection de la femme aujourd’hui, c’est justement l’instruction et l’éducation ".

Au-delà, ce qui frappe chez Soheib Bencheikh, c’est que son analyse le conduit à craindre que les extrémismes s’alimentant et se justifiant mutuellement, il ne serait pas étonné de voir demain " Jean-Marie Le Pen présider la région la plus proche du monde arabe ".

Magali Jauffret
(19 janvier 2004)

Publié dans Revue de presse

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